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Coxiella burnetii

    Classification :
  • Proteobacteria
  • Gammaproteobacteria
  • Legionellales
  • Coxiellaceae
    Examen direct :
  • Coccobacilles intracellulaires
  • Structure de bacilles Gram négatifs mais ne prennent pas le Gram
  • Observation après coloration de Gimenez, de Stamp ou de Macchiavello
    Culture (milieux spécialisés) :
  • Effet cytopathogène sur les cultures
    Habitat naturel :
  • Répartition ubiquitaire (sauf Polynésie et Nouvelle Zélande)
  • Réservoirs : ovins, caprins, chats, chiens, oiseaux, tiques …
  • Excrétion dans les selles, les urines, le lait, les produits de parturition des hôtes
  • Environnement (spores) : paille, herbe, laine des moutons
    Facteurs de virulence :
  • Multiplication dans le phagolysosome des monocytes et macrophages
  • Forme de résistance dans le milieu extérieur : forme pseudosporulée
  • Thermostabilité
  • Résistance à de nombreux antiseptiques
  • Bactéries virulentes (bactéries de phase I) : possèdent le lipopolysaccharide entier (forme infectieuse, présente dans l’environnement)
  • Bactéries peu virulentes (bactéries de phase II) : perte partielle du lipopolysaccharide (forme après culture)
    Épidémiologie :
  • Agent potentiel de bioterrorisme

  • Zoonose

  • Infection à prédominance masculine

  • Pic d’incidence : printemps + début de l’été

  • Incidence des complications chroniques en diminution

  • Maladie professionnelle

  • France : environ 250 cas par an

  • Transmission :
    • Respiratoire (majoritaire) : inhalation d’aérosols contenant la bactérie
    • Digestive : ingestion de produits laitiers non pasteurisés
    • Piqûre de tiques
    • Maternofoetale
    • Sexuelle

  • Populations à risque :
    • Personnes en contact avec des ovins/caprins (vétérinaires, agriculteurs, éleveurs, personnels d’abattoirs)
    • Vie en milieu rural
    • Ingestion fréquente de fromages ou laits crus

  • Facteurs de risque d’infections persistantes :
    • Valvulopathie
    • Immunodépression
    • Femme enceinte
    Pathogénicité :
  • Agent de la fièvre Q.

  • Primo-infection :
    • Incubation : 2 à 3 semaines
    • Forme bénigne : régression spontanée en 2 semaines
    • Forme asymptomatique (50 à 60% des cas)
    • Forme symptomatique :
      • Syndrome pseudogrippal : hyperthermie (15 jours) + céphalées + myalgies
      • Hépatite aiguë (cytolyse hépatique + anorexie +/- vomissements +/- diarrhées +/- ictère)
      • Pneumopathie aiguë atypique (hyperthermie + toux sèche)
      • Rares : méningoencéphalites, péricardites, exanthèmes cutanés, lymphomes

  • Infections persistantes (> 6 mois) :
    • Endocardites à hémocultures négatives (60 % des cas), infections vasculaires, ostéomyélites chroniques, arthrites chroniques, syndrome de fatigue chronique
    • Évolution lente
    • Pronostic sévère sans traitement

  • Femme enceinte :
    • Risque d’avortements spontanés, morts fœtales in utero, retards de croissance intra-utérins, malformations fœtales, prématurité
    • Complications plus fréquentes si infection au cours du 1er trimestre de grossesse
    • Chez la mère : risque de développement d’une fièvre Q persistante ou de réactivation lors d’une grossesse ultérieure
    Prélèvement :
    • Sang (pour sérologie, culture, biologie moléculaire)
    • Valves cardiaques
    • Liquides de ponction
    • Biopsies
    • Sang de cordon

    Réalisation de l'examen direct
    Mise en culture :
    • Milieux cellulaires (fibroblastes)
    • Incubation : 37°C, air enrichi en CO2
    • Repiquage des cultures positives : délai de croissance de 6 jours à 3 mois
    Identification :
    • Caractéristiques antigéniques :
      • Examen de 1ère intention : sérologie par immunofluorescence indirecte
      • Apparition des anticorps : 10 à 15 jours après le début des symptômes
      • Persistance des anticorps :
        • IgM : 3 à 6 mois
        • IgG : toute la vie
      • Quantification en parallèle des IgM et IgG de phase I et des IgM et IgG de phase II
        • Anticorps de phase I : retrouvés dans les formes persistantes de la maladie
        • Anticorps de phase II : retrouvés dans les formes aiguës de la maladie
      • Réactions croisées : Legionella sp., Bartonella sp., Cytomégalovirus, Epstein Barr Virus
      • 2ème sérum conseillé à 15 jours d’intervalle
      • Surveillance sérologique : mensuelle puis tous les 4 à 6 mois

    Sérologie

    • Imagerie médicale : diagnostic des infections persistantes par réalisation d’un PET-Scanner
    • PCR quantitative en temps réel :
      • Plus sensible et spécifique que la sérologie (phase précoce de l’infection)
      • Limite : peut rester positive quelques années post-infection (ADN bactérien persistant)
    • Immunodétection directement sur prélèvement
    Résistances naturelles :
    • β-lactamines
    • Macrolides
    • Aminosides
    Traitement curatif :
  • Primo-infection symptomatique : doxycycline (2 à 3 semaines)
  • Endocardite : doxycycline + hydroxychloroquine (18 mois)
  • Infections vasculaires : doxycycline + hydroxychloroquine (24 mois)Endocardite : doxycycline + hydroxychloroquine (18 mois)
  • Infections ostéoarticulaires : doxycycline + hydroxychloroquine (> 6 mois)
  • Femme enceinte : cotrimoxazole (jusqu’à la fin de la grossesse)
  • Association à un traitement chirurgical si nécessaire
    Prophylaxie :
  • Contrôles sanitaires des élevages de bétail
  • Personnes à risque d’infection persistante : éviter le contact avec les animaux infectés
  • Allaitement déconseillé chez la femme ayant eu une fièvre Q pendant sa grossesse
  • Prévention de l’endocardite chez les patients à risque : traitement prophylactique d’un an par doxycycline + hydroxychloroquine
  • Personnel de laboratoire exposé : tétracycline (8 jours)
  • Sérologie mensuelle pendant le traitement antibiotique
  • Vaccination :
    • France : ovins et caprins
    • Australie : personnes à risque