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Burkholderia pseudomallei

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Espèces du complexe :
- Burkholderia mallei
- Burkholderia pseudomallei
- Burkholderia thailandensis
- Burkholderia oklahomensis

    Classification :
  • Proteobacteria
  • Betaproteobacteria
  • Burkholderiales
  • Burkholderiaceae
    Examen direct :
    • Bacilles (B. pseudomallei) ou coccobacilles (B. mallei) Gram négatif
    • B. pseudomallei : coloration bipolaire
    • Asporulés
    • État frais : mobilité (B. pseudomallei) ou immobilité (B. mallei)
    Culture :
    • Morphologie :
      • Colonies gris métallisé plissées après 48h de culture
      • Odeur de terre
    Habitat naturel :
  • B. pseudomallei : environnement des zones tropicales et subtropicales (sol, riziculture, eaux de surface)
  • B. mallei : parasite obligatoire des muqueuses de l’homme et des animaux (équidés +++)
    Facteurs de virulence :
  • B. pseudomallei : adaptation à l’environnement +++, échappement aux défenses immunitaires, capsule, lipopolysaccharide, formation de biofilms, sécrétion de toxines, quorum sensing
    Épidémiologie :
  • Agent de bioterrorisme

  • Morve :
    • Zoonose (transmission par contact avec un équidé contaminé)
    • Populations à risque : bouchers, vétérinaires, fermiers, employés de zoos…
    • Cas fréquents en Asie et au Moyen Orient

  • Mélioïdose
    • Transmission par voie respiratoire ou transcutanée (sur lésion cutanée), transmission interhumaine exceptionnelle
    • Endémique en Asie du sud-est et au nord de l’Australie
    Pathogénicité :
  • Agents de la morve (B. mallei) ou mélioïdose (B. pseudomallei) :

  • Forme pulmonaire :
    • Incubation : environ 10 jours
    • Début brutal
    • Clinique : abcès pulmonaires, pneumopathies, épanchements pleuraux + signes non spécifiques (toux, hyperthermie, sueurs, myalgies, douleurs thoraciques, céphalées…)
    • Complications : ulcérations de la cavité nasale, bactériémie

  • Forme septicémique :
    • Incubation : 1 à 5 jours
    • Signes non spécifiques (24-48h) puis syndrome de défaillance multiviscérale évoluant vers le décès en 7 à 10 jours
    • Décès = 50% avec traitement antibiotique, 90% sans traitement antibiotique

  • Forme localisée :
    • Après transmission par voie cutanée
    • Lésion inflammatoire nodulaire au point d’entrée
    • Nodules entourés d’une zone érythémateuse

  • Forme chronique :
    • Abcès multiples (peau, foie, rate, muscles des membres)
    • Réactivation possible plusieurs années après la primo-infection
    Prélèvement :
    • Prélèvements respiratoires
    • Sang pour hémocultures
    • Liquides de ponction
    • Suppurations diverses

    Réalisation de l'examen direct
    Mise en culture :
    • Respiration : aérobie stricte
    • Milieux sélectifs (milieu d’Ashdown, laboratoires spécialisés ou gélose OFPBL) ou milieux enrichis (gélose sang)
    • Incubation : 37°C, air ambiant
    Identification :
    • Caractéristiques antigéniques :
      • Agglutination sur lame de B. pseudomallei (en zone d’endémie uniquement)
    • Caractéristiques biochimiques d'orientation :
      • Catalase positive
      • Oxydase positive
    • MALDI-TOF couplé à la spectrométrie de masse (peu discriminant entre les espèces)
    • Galeries d'identification bactérienne
    Résistances naturelles :
    • Colistine
    • Amoxicilline
    • Ticarcilline
    • Céfoxitine
    • Fosfomycine

    Résistances acquises :
    • Nombreuses résistances acquises (B. pseudomallei > B.mallei)
    Traitement curatif :
  • Traitement d’attaque : 10 jours
  • Antibiotiques de première intention : méropénème ou imipénème ou ceftazidime ou pipéracilline + tazobactam
  • Cas sévères : association avec cotrimoxazole ou doxycycline
  • Relais per os par le cotrimoxazole (3 mois au minimum)
  • Réalisation d’un antibiogramme indispensable
    Prophylaxie :
  • Antibioprophylaxie en post-exposition par cotrimoxazole

  • Manipulation dans un laboratoire de niveau 3 de sécurité biologique

  • Zone d’endémie :
    • Port de bottes et de gants pour la culture du riz
    • Protection et hygiène des plaies
    • Éviter le contact avec les eaux stagnantes