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Cryptosporidium parvum/hominis
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Épidémiologie :
- Répartition : cosmopolite
- Réservoir : intestin grêle
- Parasites opportunistes
- Cryptosporidium parvum : parasite de l’homme et de certains mammifères (ovins, bovins) = zoonose
- Cryptosporidium hominis : parasite strict de l’homme
- Transmission :
- Directe : interhumaine
- Indirecte : ingestion d’eau ou d’aliments contaminés, baignade en eau contaminée
- Prévalence plus élevée dans les pays à faible niveau socio-économique
- Variations saisonnières : incidence plus élevée à la fin de l’été et en automne
- Facteurs de risque d'infection grave : jeunes enfants, immunodépression
- Déclaration obligatoire des cas de toxi-infections alimentaires collectives
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Cycle évolutif :
- Ingestion ou inhalation des oocystes
- Digestion des oocystes dans les intestins : libération des sporozoïtes
- Internalisation d’un sporozoïte au niveau de la bordure en brosse d’un entérocyte : transformation du sporozoïte en trophozoïte
- Multiplication asexuée = mérogonie :
- Mérogonie de type 1 : division du trophozoïte qui aboutit à la formation de 8 mérozoïtes de type 1
- Libération des mérozoïtes de type 1
- Infection des entérocytes voisins : transformation du mérozoïte en trophozoïte qui initie une mérogonie de type 1 ou de type 2
- Mérogonie de type 2 : division du trophozoïte qui aboutit à la formation de 4 mérozoïtes de type 2 libérés dans la lumière intestinale
- Multiplication sexuée = gamogonie :
- Internalisation d’un mérozoïte de type 2 dans la bordure en brosse d’un entérocyte
- Transformation du mérozoïte de type 2 en trophozoïte
- Différenciation du trophozoïte en microgamonte (synthèse de microgamètes) ou en macrogamonte (transformation en macrogamète)
- Fécondation (microgamètes + macrogamète) : formation d’un zygote
- Sporogonie : naissance d’oocystes à partir du zygote :
- Oocystes à paroi fine (20%) : cycle d’auto-infestation
- Oocystes à paroi épaisse (80%) : élimination dans les selles, résistance dans le milieu extérieur
- NB : le cycle peut également se dérouler au niveau des cellules épithéliales respiratoires (très rare)
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Diagnostic clinique :
- Agent de la cryptosporidiose
- Patients immunocompétents :
- Asymptomatique
- Gastro-entérite bénigne (diarrhées muqueuses, vomissements, douleurs abdominales, céphalées, fièvre peu élevée), spontanément résolutive (1 à 2 semaines)
- Patients immunodéprimés (VIH + en particulier) :
- Cryptosporidiose digestive :
- Diarrhées chroniques cholériformes non sanglantes graves rebelles
- Amaigrissement, cachexie
- Complications : syndrome de malabsorption, insuffisance rénale aiguë, atteintes biliaires (cholangite sclérosante, cholécystite alithiasique)
- Cryptosporidiose pulmonaire :
- Infection par contiguïté si infestation massive
- Envahissement pulmonaire
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Prélèvement :
- Selles
- Biopsies intestinales
- Lavages bronchoalvéolaires
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Identification :
- Examen parasitologique des selles :
- 3 à quelques jours d'intervalle
- Positif jusqu’à 2 mois après la disparition des symptômes
- Observation des oocystes après concentration puis coloration (Heine, Ziehl-Nielsen modifiée)
- Détection des coproantigènes par immunofluorescence directe
- Diagnostic d’espèce : PCR sur selles
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Éléments de traitement :
- Pas de traitement éradicateur efficace chez l’immunodéprimé
- Nitazoxanide (ATU) : réduction de la durée des symptômes (plus efficace chez le patient immunocompétent)
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Prophylaxie :
- Mesures de lutte contre le péril fécal
- Hygiène personnelle
- Contrôle de l'immunodépression si applicable
- Patients immunodéprimés : boire de l’eau de boisson en bouteille uniquement
- Port de gants lors de la manipulation d’animaux malades