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Echinococcus granulosus

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    Épidémiologie :
  • Répartition : cosmopolite, plus fréquente dans les zones d’élevage de mouton (Bassin Méditerranéen, France, Amérique du Sud, Océanie)

  • Transmission par voie digestive (ingestion accidentelle d’œufs) :
    • Directe par contact avec un chien parasité
    • Indirecte par ingestion d’eau, de crudités ou de végétaux souillés

  • Hôtes définitifs : canidés (chiens +++)
  • Hôtes intermédiaires : Homme (accidentel), ovins, bovins

  • Populations exposées : bergers, vétérinaires, enfants
    Morphologie de l'adulte :
  • Ver plat hermaphrodite
  • Taille : 3 à 6 mm
  • Scolex : 4 ventouses + rostre avec double couronne de crochets
  • Strobile : 3 à 4 anneaux
    • - avant dernier anneau : porte l’appareil génital
    • - dernier anneau : mature, gravide (contient 400 à 800 œufs)
  • Pores génitaux alternés
  • Durée de vie : 2 à 3 ans

    Morphologie de l'oeuf :
  • Taille : 40 𝝻m
  • Morphologie identique aux œufs de Taenia sp.
  • Forme légèrement ovalaire

    Morphologie du kyste hydatique :
  • Vésicule sphérique entourée d’un tissu fibrotique périhydatique (= adventice réactionnelle) sauf dans le tissu osseux
  • Taille : 300 μm en 1 mois, grossissement de 1 à 2 cm par mois, jusqu’à 10 à 15 cm chez l’Homme
  • Cuticule : paroi périphérique opaque d’environ 1 mm d’épaisseur
  • Membrane proligère (membrane germinative) : très fine, contient de nombreux noyaux
  • Vésicules filles proligères :
    • Produites par bourgeonnement de la membrane proligère
    • Accrochées à la membrane proligère ou libres dans le liquide hydatique
    • Bourgeonnement : nombreux protoscolex invaginés
  • Vésicules filles endogènes :
    • Produites par vésiculisation de protoscolex libres dans le liquide hydatique
    • Bourgeonnement : nombreux protoscolex invaginés
  • Liquide hydatique : couleur jaune, limpide
  • Sable hydatique : constitué de scolex dégénérés et détruits
    Cycle évolutif :
  • Élimination du dernier anneau contenant les œufs avec les selles de l’hôte définitif
  • Prurit anal chez le chien : léchage (transmission à l’Homme)
  • Libération des œufs dans le milieu extérieur
  • Ingestion des œufs par un hôte intermédiaire

Cycle chez l’hôte intermédiaire :

  • Digestion de la coque : libération de l’embryophore (embryon hexacanthe)
  • Migration de l’embryophore via les vaisseaux lymphatiques vers le foie (autres organes : plus rare)
  • Vésiculisation par perte des crochets dans un capillaire du système porte hépatique : transformation en larve hydatide (durée = plusieurs semaines à mois)
  • Polyembryonie : formation de très nombreux scolex dans l’hydatide

Cycle chez l’hôte définitif :

  • Ingestion de kystes hydatiques contenus dans les tissus de l’hôte intermédiaire
  • Dévagination de chaque protoscolex contenu dans le kyste hydatique (6 à 12h)
  • Attachement des protoscolex à la muqueuse du duodénum ou du jéjunum
  • Transformation en adultes (durée = 30 à 80 jours)
    Diagnostic clinique :
  • Phase initiale : asymptomatique (peut durer 10 à 20 ans)

  • Phase d’état : symptomatologie dépendante de la taille et de la localisation des kystes
    • Formes asymptomatiques : 50% des cas
    • Hydatidose hépatique :
      • Hépatomégalie
      • Rupture du kyste dans les voies biliaires : pancréatite, ictère, angiocholite
      • Compression des voies biliaires : cholestase, hypertension portale, thrombose portale
      • Rupture intrapéritonéale : péritonites, hydatidose pulmonaire
    • Hydatidose pulmonaire :
      • Vomique hydatique : vésicules proligères d’aspect en grains de raisin aplatis
      • Toux chronique + douleurs thoraciques + pleurésie + dyspnée
      • Abcès pulmonaire possible
    • Hydatidose cardiaque (rare) :
      • Hypertension artérielle
      • Choc anaphylactique
    • Hydatidose cérébrale (rare) : hypertension intracrânienne, épilepsie
    • Hydatidose médullaire (rare) : compression médullaire, syndrome de la queue de cheval
    • Hydatidose osseuse (rare) : fractures osseuses (os longs +++)
    Prélèvement :
  • Sang
  • Aspirations percutanées
  • Biopsies
  • Prélèvements respiratoires
  • Pièces opératoires
  • Vomique hydatique

    Perturbations biologiques :
  • Hyperéosinophilie en cas de rupture du kyste hydatique
  • Hyperleucocytose à polynucléaires neutrophiles : si surinfection du kyste

    Identification :
  • Échographie (1ère intention) : image hypoéchogène ronde à bords lisses, intérieur en aspect de nid d’abeilles si nombreuses vésicules filles
  • Tomodensitométrie : localisation, structure et taille des kystes
  • Anatomopathologie sur les pièces opératoires : identification du kyste hydatique
  • sérologie : recherche des IgG anti-E.granulosus (diagnostic et surveillance de l’efficacité d’un traitement), dépistage et technique de confirmation
  • Mise en évidence des protoscolex ou d’une membrane hydatide sur un prélèvement profond
  • PCR sur prélèvements profonds
    Éléments de traitement :
  • Exérèse chirurgicale du kyste hydatique

  • Traitement percutané : technique PAIR
    • Ponction du kyste avec mise en place d’un cathéter
    • Aspiration du liquide hydatique
    • Injection d’un produit scolicide
    • Réaspiration
    • Association d’une prise d’albendazole pendant 3 semaines après la ponction

  • Traitement antiparasitaire médicamenteux : albendazole (3 à 6 mois par cures de 28 jours + 1 semaine libre)
    Prophylaxie :
  • Éviter le contact étroit avec les chiens en zone de forte endémie
  • Mesures de lutte contre les chiens errants
  • Interdiction des abattages sauvages ou rituels du bétail
  • Lavage soigneux des légumes et produits frais
  • Traitement antiparasitaire des chiens par praziquantel
  • Surveillance et dépistage des populations à risque