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Toxoplasma gondii

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    Épidémiologie :
  • Parasite intracellulaire
  • Répartition : cosmopolite
  • Réservoir : Homme et animaux à sang chaud
  • Transmission :
    • Ingestion d’oocystes : crudités, activités de jardinage, changement de la litière du chat
    • Ingestion de kystes : viande crue ou insuffisamment cuite, don d’organes
    • Passage transplacentaire des tachyzoïtes : toxoplasmose congénitale
  • Séroprévalence mondiale : environ un tiers de la population mondiale séropositive
  • En France : disparités régionales de la séroprévalence (plus faible dans les régions montagneuses froides, plus élevée dans le Sud-Ouest), prévalence en diminution
  • Facteurs de risque d'infection grave : femme enceinte, immunodépression
    Morphologie du tachyzoïte :
  • Taille : 7 x 4 μm
  • Parasite des cellules nucléées de l’organisme
  • Responsable des lésions tissulaires
  • Multiplication dans les cellules phagocytaires : forme proliférative
  • Forme de croissant
  • Extrémité antérieure effilée
  • Extrémité postérieure arrondie
  • Complexe apical : permet la pénétration dans les cellules nucléées

    Morphologie du bradyzoïte :
  • Produit de transformation du tachyzoïte chez l’hôte intermédiaire
  • Regroupés au sein de kystes intracellulaires (20 à 100 μm) : cellules musculaires, neurones, astrocytes, cellules rétiniennes
  • Métabolisme en quiescence
  • Noyau situé à l’extrémité postérieure
    Morphologie du sporozoïte :
  • Résultat de la reproduction sexuée chez l’hôte définitif
  • Contenus dans les oocystes matures (ovoïdes, 12 μm, survie 1 an sur le sol)
    Cycle évolutif :

    Cycle sexué chez le félidé (hôte définitif) :

    • Ingestion d’un hôte intermédiaire hébergeant des kystes dans ses tissus
    • Digestion des kystes dans l’estomac du chat : libération des bradyzoïtes
    • Pénétration des bradyzoïtes dans les cellules épithéliales du tube digestif puis multiplication
    • Transformation de certains bradyzoïtes en gamétocytes puis en gamètes mâles et femelles
    • Fusion des gamètes : formation d’un oocyste non sporulé éliminé dans les fèces du chat
    • Sporulation de l’oocyste dans le milieu extérieur (2 à 5 jours)

    Cycle asexué chez l’hôte intermédiaire (herbivores, rongeurs, oiseaux, omnivores) : environ 3 semaines, peut aller jusqu’à plusieurs mois

    • Ingestion d’oocystes matures
    • Digestion des kystes dans l’estomac : libération des sporozoïtes
    • Pénétration des bradyzoïtes dans les cellules épithéliales intestinales
    • Transformation des bradyzoïtes en tachyzoïtes
    • Multiplication des tachyzoïtes dans les cellules nucléées et dissémination dans l’organisme de l’hôte intermédiaire
    • Transformation des tachyzoïtes en bradyzoïtes (ralentissement du métabolisme) au sein de kystes (muscles et système nerveux)

    Cycle incomplet asexué :

    • Transmission des bradyzoïtes contenus dans les kystes entre différents hôtes intermédiaires
    • Carnivorisme

    Cycle asexué chez l’homme (hôte accidentel) :

    • Ingestion d’oocystes ou de kystes
    • Libération des tachyzoïtes et diffusion par voie lymphaticosanguine dans tout l’organisme (muscles et cerveau principalement)
    • Passage transplacentaire des tachyzoïtes si femme enceinte
    • Devenir des tachyzoïtes :
      • Enkystement (sujet immunocompétent)
      • Multiplication et envahissement des tissus avoisinants (sujet immunodéprimé)
    Diagnostic clinique :
  • Agent de la toxoplasmose.

Toxoplasmose acquise du sujet immunocompétent :

  • Formes asymptomatiques : 80% des cas
  • Formes symptomatiques :
    • Syndrome mononucléosique avec hyperthermie, adénopathies et asthénie, évolution spontanément résolutive
    • Rétinochoroïdites aiguës (rares, Amérique du Sud)

Toxoplasmose du sujet immunodéprimé :

  • Primo-infection ou réactivation d’une toxoplasmose ancienne
  • Évolution mortelle sans traitement (sauf formes oculaires isolées)
  • Abcès cérébral : céphalées persistantes avec hyperthermie et déficit neurologique (selon la localisation de l’abcès)
  • Toxoplasmose oculaire : baisse d’acuité visuelle, rougeur oculaire
  • Toxoplasmose pulmonaire : pneumopathie interstitielle fébrile
  • Toxoplasmose disséminée : hyperthermie isolée, localisations viscérales secondaires

Toxoplasmose congénitale :

  • Risque de transmission augmente avec le terme
  • Risque de contamination périconceptionnelle faible (parasitémie persistant plusieurs semaines)
  • Gravité de l’atteinte fœtale diminue avec le terme :
  • Toxoplasmose congénitale
  • Femme enceinte : avortements spontanés, mort fœtale in utero
  • Nouveau-né :
    • Toxoplasmose congénitale grave : hydrocéphalie + rétinochoroïdite pigmentaire + calcifications intracrâniennes, encéphalites, formes généralisées (hépatosplénomégalie, anémie, thrombopénie, ictère, purpura, myocardites…), microphtalmies, macrophtalmies
    • Toxoplasmose congénitale bénigne : atteinte oculaire ou neurologique atténuée par rapport aux formes graves, hépatomégalie rare
    • Toxoplasmose congénitale latente : atteinte oculaire dans l’enfance ou à l’adolescence (nécessite des fonds d’œil réguliers), complications = glaucome, cécité, pathologies vasculaires
    Prélèvement :
  • Sang
  • Liquide amniotique (> 16 – 18 semaines de grossesse, 4 semaines post-infection)
  • Sang de cordon
  • Placenta
  • Prélèvements oculaires
  • Liquide céphalorachidien

    Perturbations biologiques :
  • Syndrome inflammatoire : augmentation de la CRP

    Identification :
  • Diagnostic sérologique :
    • Recherche des IgG et IgM anti-T. gondii (technique immunoenzymatique)
    • Si douteux : techniques de confirmation (immunoblot, immunofluorescence, ISAGA)
    • Suspicion d’infection aiguë : étude de la cinétique des IgG à 2 à 3 semaines d’intervalle ou test d’avidité des IgG
    • Femme enceinte séronégative : suivi sérologique mensuel jusqu’à 1 mois après la fin de la grossesse
    • Nouveau-né suspect d’infection maternofoetale : IgM et/ou IgA (entre J0 et J3, à J10, à J15), Blot comparatif mère/enfant, IgG (entre J0 et J3, à J15, à J30 puis une fois par mois)
  • PCR sur liquide amniotique, sang de cordon, sang périphérique du nouveau-né, placenta, prélèvement oculaire, liquide céphalorachidien
  • Inoculation à la souris : suspicion de souche hypervirulente, conservation des souches
  • Pas de culture cellulaire
    Éléments de traitement :
  • Toxoplasmose acquise de l’immunocompétent :
    • Habituellement : pas de traitement
    • Si symptômes fonctionnels gênants : spiramycine (1 mois)

  • Toxoplasmose de l’immunodéprimé ou toxoplasmose oculaire :
    • Traitement d’attaque : 3 à 6 semaines
    • Traitement d’entretien, durée adaptée au degré d’immunodépression
    • 1ère intention : pyriméthamine + sulfadiazine + acide folinique
    • Alternative thérapeutique : pyriméthamine + clindamycine
    • En cas d'intolérance : atovaquone

  • Toxoplasmose congénitale :
    • Femme enceinte : spiramycine jusqu’à la fin de la grossesse
    • Suivi échographique mensuel
    • En cas d'amniocentèse positive :
      • Pyriméthamine + sulfadiazine jusqu’à la fin de la grossesse
      • Discussion d’une possible interruption médicale de grossesse (si anomalies échographiques)
      • Nouveau-né traité pendant un an par pyriméthamine + sulfadiazine + acide folinique
    Prophylaxie :
  • Prévention de la toxoplasmose congénitale et de la toxoplasmose chez l’immunodéprimé :
    • Lavage minutieux des crudités
    • Cuisson suffisante des aliments
    • Lavage minutieux régulier des mains
    • Éviter les repas hors du domicile
    • Porter des gants lors du changement de litière d’un chat ou de jardinage
    • Éviter la consommation de coquillages crus

  • Dépistage systématique sérologique de la femme enceinte au cours du 1er trimestre de grossesse
  • Dépistage du donneur et du receveur d’organe(s) ou de tissus
  • Dépistage systématique sérologique lors d’une découverte de séropositivité pour le VIH
  • Chimioprophylaxie primaire (patient VIH +) : cotrimoxazole